Edito
Horizons, comme un terme générique commun aux films à venir avec en prime cette obsession du pluriel. Lever la tête de devant soi, porter notre regard plus loin encore que nos prés et nos montagnes, sans oublier cette permanence – un des fondements du Festival cinémas d’Afrique – à savoir tenter année après année de dessiner les contours singuliers des cinémas de ce vaste continent. Cette 9ème édition ne va pas déroger à la règle, itinéraires pluriels, oeuvres venues d’horizons divers, rencontres, échanges de points de vue. La volonté de l’équipe du festival est de privilégier les contacts entre l’oeuvre, le spectateur et l’auteur. Ce lien est nécessaire. Il contribue à la réduction de la distance entre le spectateur et l’oeuvre, et permet aussi de sortir de la normalisation qui engendre la banalisation de l’art. Une édition qui sera une mosaïque de fenêtres ouvertes sur le monde. Le festival y tient. C’est la pierre angulaire de ses fondations, ce sont les horizons vers lesquels il invite à nouveau un public de plus en plus nombreux, et avec qui il partage un enthousiasme grandissant, pour ces vues fictives ou réelles d’une Afrique mythique. Élargir comme nous le faisons chaque année les champs d’explorations vers de nouvelles perspectives, et voilà que déjà notre regard s’envole à l’horizon 2015, année du dixième anniversaire du Festival cinémas d’Afrique. Encore de belles surprises à venir. Association Afrique cinémas |
LE MOT DU SYNDIC![]() La Ville de Lausanne est de nouveau particulièrement fière de soutenir, en cette fin d’août 2014, la 9ème édition du Festival cinémas d’Afrique, pour le plus grand bonheur du public chaque année plus nombreux et qui a fait de cette manifestation un événement incontournable du début de la saison culturelle lausannoise. Ce festival unique atteste une fois de plus le rayonnement culturel international de notre ville en accueillant, l’espace de quelques jours, de nombreux films du continent africain, de l’Algérie à l’Égypte jusqu’en Afrique du Sud, du Sénégal au Mozambique jusqu’à Madagascar sans oublier le Mali avec l’hommage rendu à l’un de ses plus prestigieux cinéastes, Souleymane Cissé. Le programme remarquable de talents et d’originalité témoigne de la diversité de la production cinématographique africaine. Il s’agit là, pour les spectateurs lausannois ou venus d’ailleurs, d’une opportunité exceptionnelle de se plonger dans un univers riche et inédit et de (re)découvrir le talent des cinéastes sélectionnés. Depuis ses débuts, le Festival cinémas d’Afrique intensifie aussi une collaboration de qualité avec la Cinémathèque suisse, ce dont je me réjouis particulièrement. Je vous invite toutes et tous à savourer avec nous ces quelques jours où l’Afrique s’installe sur la colline de Montbenon et j’adresse mes félicitations et remerciements à l’ensemble de l’équipe du Festival dont je sais le travail inlassable. Plein succès et vivent les cinémas du continent africain. Daniel Brélaz | LE MOT DU Dir. DE LA CINÉMATHÈQUE![]() Le titre de cette neuvième édition du Festival cinémas d’Afrique, «Horizons», décline l’une des thématiques les plus fortes qui habite le cinéma africain depuis toujours. L’horizon, c’est ce que l’on voit, souvent au loin, qui délimite à la fois un territoire et, malheureusement, une frontière, pour laquelle on se bat trop souvent. Et l’horizon est aussi ce que l’on ne voit pas, ce dont on rêve, cet ailleurs apporté jadis par les colons où l’on nous promet un avenir meilleur. Cet horizon a donné naissance à de nombreux films en Afrique ; et en particulier « Touki Bouki» (1972), l’oeuvre extraordinairement novatrice du regretté cinéaste sénégalais Djibril Diop Mambéty, qui pose, au fil de l’horizon, la question fondamentale : partir, ou rester ? Aujourd’hui, cet horizon lointain pousse toujours des milliers de rêveurs à s’embarquer pour d’hasardeuses traversées et finir par mourir loin des rives de l’Europe. C’est dire si ce titre ne peut que permettre à cette édition de belles découvertes et de grands débats à travers le cinéma. La Cinémathèque suisse est quant à elle particulièrement heureuse d’accueillir, grâce au Festival, le cinéaste malien Souleymane Cissé, né à Bamako en 1940, et de lui consacrer une rétrospective à cette occasion. Il est l’auteur légendaire de «Yeelen» (1987), premier film africain à recevoir un Prix spécial du Jury à Cannes, extraordinaire récit d’initiation, d’illumination d’un homme sur son chemin de vie. Entre oeuvres métaphoriques et films ancrés dans les drames de l’Afrique contemporaine, Cissé a eu une importance majeure dans le développement du cinéma sur le continent africain. Sa venue est un honneur de plus pour ce festival toujours plus grand dans sa courageuse modestie. Frédéric Maire |
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